Conte de fées "Le jeune bûcheron et l'ours"
Un jour, alors qu'il coupait du bois dans la forêt profonde, il entendit un bruit de pas terrifiant.
"Pouf, pouf"
Il retourna et aperçut un ours géant qui s'avança à grands pas.
Il entendit aussitôt une voix tonitruante de l'ours: "Eh, petit salaud! Qui t'a autorisé de couper l'arbre, hein?"
Interloqué, le jeune bûcheron répondit: "Quelle autorisation? C'est un arbre qui pousse seul dans la forêt, non?"
L'enfant n'eut le moindre air intimidé.
Courroucé, l'ours s'approcha et dit: "Sacristi! Tu oses dire devant le propriétaire de la forêt que tu n'as pas besoin d'autorisation? Dis encore une fois?"
La situation tourna mal; un geste maladroit de plus, le jeune bûcheron risquait gros. Alors, il pensa à l'apaiser.
"Bon, c'est moi qui ai eu tort. Je ne savais pas que le propriétaire existait dans la forêt. A la prochaine fois, je demanderai ton autorisation, OK?"
"Cela va sans dire." Ce disant, l'ours se calma un peu.
Après un instant, l'ours s'intéressa au casse-croûte que le jeune bûcheron portait sur le dos.
"Qu'est-ce que tu as sur le dos? Montre-moi. C'est quelque chose à manger, non? Donne et ne fais pas de bêtise."
Le jeune bûcheron présenta le casse-croûte à contrecoeur.
"Comme c'est délicieux, bon sang. Les hommes mangent des choses exquises. C'est du riz peut-être, hein?" L'ours vida complètement le casse-croûte et rota d'un air satisfait.
"Eh bien, à la prochaine fois, ne manque pas de m'amener mon casse-croûte aussi, d'accord?" suggéra l'ours. Ce disant, il se retourna dans la profondeur de la forêt en titubant.
Le jeune bûcheron sentit la faim de loup et regagna à peine son domicile.
Dès lors, le jeune bûcheron fut obligé de lui présenter son casse-croûte. Il pouvait sauter le déjeuner, mais le bois était indispensable pour lui.
Pour l'ours, la faim du bûcheron n'intéressait guère.
"Hum, l'appétit vient en mangeant. Très bien! On se voit à demain, OK?"
Quelques jours passèrent. Un jour, en entrant dans la forêt, le jeune bûcheron rencontra un cerf qui boitait. Devant lui, le cerf pleura à chaudes larmes.
"Jeune bûcheron, soigne la blessure de mon pied, SVP!"
Le jeune bûcheron s'étonna. Le pied saignait.
"Oh, quel malheur? Qui t'a fait comme ça?"
"C'est l'ours grossier. Il m'a accusé d'avoir brouté sans son autorisation".
"Tu es aussi son victime?"
Le jeune bûcheron déchira sa chemise pour bander sa blessure.
"Le sang est arrêté. Merci. Mais je ne peux vivre en paix même un seul instant à cause de l'ours. D'ailleurs, si je ne broute pas mes petits mourront".
Le jeune bûcheron éprouva les colères noires.
"Ecoute, cerf, à moi aussi, cet ours hargneux m'empêche de faire du bois. Je ne peux plus le tolérer. Unissons la force, d'accord?"
"Mais l'ours est trop fort, non?"
Après un bon moment, le garçon tapa son genou.
"J'ai une bonne idée." Il chuchota à l'oreille du cerf. "Tu as compris?"
"Oh, c'est une bonne idée! Elle est vraiment chic, bravo!"
"Exécutons le plan."
A peine terminé de parler, le cerf partit en sautillant pour se cacher dans le buisson.
Pas loin du cerf caché, le jeune bûcheron coupa manifestement un arbre.
Le garçon fredonnait une chanson quand tout à coup l'ours apparut de nouveau. "Eh toi là, tu coupes encore sans mon autorisation? Fi, tu oses même fredonner?"
"Ne t'affole pas et sois calme. J'ai apporté aujourd'hui aussi ton casse-croûte."
Souriant, le jeune bûcheron présenta son casse-croûte.
"Très bien."
L'ours mangea à belles dents.
Tout à coup, on entendit un froissement dans un arbuste.
"C'est quoi ça?" demanda l'ours.
"Ah, ce sont peut-être les chasseurs qui viennent de passer. Ils sont de retour, je crois."
"Portaient-ils les fusils?"
"Bien sûr, ils ont même 5 chasse-chiens méchants."
L'ours en resta ébahi.
"Oh, quel malheur! Pourvu que ce ne sont pas les chasseurs... Que Dieu me bénisse!"
"Fi, tu parles...Ces gens chassent et ours et sanglier!"
L'ours trembla comme une feuille.
"Vois-tu les chasseurs?" Jetant un coup d'oeil sur l'arbuste, le jeune bûcheron cria. "Oui, ils viennent par ici."
Tout apeuré, l'ours s'approcha en titubant devant le jeune et le pria.
"Pitié. A la prochaine fois, je ne te demanderai pas le casse-croûte. Aide-moi, SVP!"
Le petit bûcheron répondit: "Bon, je te crois. Mais où vas-tu te cacher?"
"Ici, sous la hotte." L'ours s'aplatit au-dessous de la hotte.
Soudain, on entendit une voix venant de l'arbuste: "Hé, jeune bûcheron, tu n'as pas vu l'ours, par hasard?"
Il répondit: "Non!"
"Mais qu'est-ce que c'est sous ta hotte?"
Terrifié, l'ours chuchota à voix basse: "Dis-lui que c'est le fagot!"
"Oui, c'est le fagot que je viens de faire."
"Mais pourquoi tu l'as mis par terre? Il faut le mettre sur la hotte, non?"
L'ours lui demanda encore: "Mets-moi sur ta hotte! Vite, vite, STP!"
Le jeune bûcheron se peina à le soulever et à le mettre sur la hotte.
Une voix partant de l'arbuste vint de nouveau. "Mais il faut attacher le fagot, non?"
L'ours le supplia: "Attache, vite, vite!"
Le jeune bûcheron l'attacha avec la corde.
La voix se fit entendre encore une fois: "Que c'est bizarre, petit bûcheron. Si c'est le fagot, il faut fendre du bois avec la hache, non?"
Tombé aux abois, l'ours pria sans même y penser: "Fend avec la hache, avec la hache..."
Le jeune bûcheron fendit aussitôt avec une hache la caboche de l'ours.
"Oh, mon dieu!"
L'ours creva en poussant des cris de détresse.
"Bravo! L'ours est crevé!" Le jeune bûcheron poussa des cris, fou de joie.
Le cerf qui imitait la voix du chasseur vint sur place.
"Hourra!"
"Merci, cerf!"
"J'ai suivi seulement ta parole. Tu es vraiment intelligent! Si on creuse bien la tête, on est capable de tout!"
Le jeune bûcheron et le cerf furent envahis de la joie.
Le cerf partit en sautillant vers le berceau des faons et le jeune bûcheron retourna avec joie à la maison, le faix de fagot sur la hotte.